Making-of : aux origines de Moon 42.195

A l’instar de tous ses devanciers, Moon 42.195 est le résultat d’un long processus. Découvrez comme son parcours, depuis l’idée originale jusqu’au livre final.

Le croquis qui a servi de base à la couverture de Moon 42.195 / Laura Leotard-Chausson

Tout commence au début de l’été 2019. A l’époque, je suis journaliste sur LCI.fr, le site d’informations de TF1/LCI, et je coordonne le dossier spécial consacré au cinquantenaire de la mission Apollo 11, prévu le 21 juillet.

Un soir, je pars courir. C’est une belle soirée ensoleillée. Je termine alors que la nuit est tombée. Je me rends compte que c’est la pleine Lune. Le spectacle est superbe. Repensant aux images de Neil Armstrong & co sur lesquelles je travaille quotidiennement, je me dis que ce serait cool de pouvoir effectuer un aller-retour sur place afin d’y courir dans des conditions normales, comme sur la Terre. Ca fait tilt dans mon esprit : « Tiens, ça pourrait faire un sujet de roman ». L’idée germe quelques semaines. Mais je m’autocensure. Certes, j’aime écrire. Mais entre pondre des articles de quelques milliers de signes au mieux et écrire un livre de plusieurs centaines de milliers de signes et imaginer l’histoire cohérente qui va avec, il y a une sacrée différence… Finalement, sur les conseils de mes proches, je me laisse tenter.

Un an d’écriture

Je consulte quelques bouquins, quelques sites internet. Je découvre comment construire et structurer une histoire (la situation initiale, les développements, le climax…), créer de bons personnages (l’arc du héros, le méchant, les alliés…), ménager le suspense… L’idée de courir sur la Lune devient, étant donné mon passé de marathonien, celle d’un marathon lunaire. « Et si un marathon se courait sur la Lune » : voilà comment je résume le projet en une phrase. Cela implique de se projeter dans le futur et donc de partir sur de la science-fiction/anticipation. Ca tombe bien, j’aime bien ce genre. Je lis aussi des livres et regardent des films dont l’action se déroule sur la Lune ou dans l’espace. De fil en aiguille, avec l’aide notamment de mon futur éditeur, cela deviendra l’histoire que vous pouvez lire en achetant le roman.

Début 2020, la structure de base (qui sera évidemment adaptée pendant la rédaction) est terminée. Je me sens prêt – et impatient – à me lancer dans la phase d’écriture. Un vrai plaisir ! A peine entamé, cette phase est néanmoins perturbée par le confinement – eh non, le projet n’est pas né pendant le confinement ; au contraire, il l’a plutôt retardé ! Pour les passages les plus compliqués sur le plan scientifique, je consulte deux experts : Pierre Vanhove (pour le graviton) et Pierre North (pour tout ce qui est astronomie et astrophysique). J’obtiens même l’avis d’un ancien astronaute français pour, entre autres, la combinaison que portent les coureurs !

A la fin de l’été, le premier jet est terminé, place aux relectures et à la réécriture. Début 2021, le manuscrit est prêt. Je l’envoie en plusieurs salves et sur plusieurs mois aux éditeurs « reconnus » de science-fiction et aux éditeurs plus généralistes mais dont l’histoire peut s’inscrire dans leur ligne éditoriale. Au mieux, que des réponses négatives… A l’exception des éditions Farallon. Certes, c’est aussi négatif. Mais j’obtiens un vrai retour et des conseils pour améliorer l’ensemble et augmenter mes chances de « vendre » le projet à un éditeur. Encore merci à leur équipe.

Ceesli entre en scène

Je retente encore quelques envois. RAS. Je mets de fait le projet en (long) sommeil. Malgré mon envie, je n’ai pas le courage de me replonger dans le texte et de recommencer le processus de soumission. C’est là, heureusement, que Julien, déjà mon « co-auteur », entre en scène et se propose de réactiver la branche « éditions » de sa société pour devenir mon éditeur. Il me convainc, d’autant plus que la conquête spatiale revient sur le devant de la scène et offre une fenêtre de tir pour coller à l’actualité. A partir de l’automne 2024, nous retravaillons ensemble la version 1 de 2021 en supprimant quelques passages désormais géo-politiquement obsolètes et en y intégrant des nouveautés comme l’intelligence artificielle générative. C’est finalement cette version que vous pouvez lire.

En parallèle, nous travaillons sur l’aspect « micro-édition » : trouver un imprimeur et un graphiste pour la couverture, établir un plan budgétaire, gérer le référencement dans les bases de libraires…  Nous découvrons aussi l’économie du marché du livre. Hasard du calendrier, nous recevons nos 500 exemplaires le jour de l’anniversaire de Julien ! Si tout se passe bien, Ceesli Editions devrait récupérer sa mise. Et avec un peu de chance, les maigres bénéfices devraient nous permettre de nous organiser un nouveau « voyage marathon»… mais pas sur la Lune !

Pour le plaisir, la couverture imaginée par qui de droit 😉

Laisser un commentaire

Retour en haut